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Introduction simple à Emacs
Chapitre 2 Mode fonctionnement


Emacs est un logiciel écrit principalement en LISP, un langage interprété. Cela permet d'ajouter facilement une fonctionnalité supplémentaire à Emacs, même si vos connaissances en programmation sont faibles.

Comment fonctionne Emacs ? Il va vous falloir penser autrement et apprendre un peu. Comme tout ce qui est nouveau, cela est un peu déroutant au début, surtout si l'on se réfère à un logiciel du même type que l'on utilisait auparavant. Videz-vous l'esprit, relaxez-vous et respirez un grand coup: tout apprentissage débute par une phase d'initiation un peu pénible...

Commençons par le vocabulaire: au moins, on saura de quoi on parle ;-).


2.1 Les tampons.

Emacs travaille dans des tampons (« buffer » en anglais). Ainsi, on peut éditer un texte dans un tampon et un autre document dans un autre tampon. Il n'y a pas de limitation, autre que celle de la machine bien sûr (la limitation est ici celle de la mémoire).


2.2 le mode de fonctionnement ou état du tampon.

À chaque fois que l'on ouvre un tampon, on se trouve dans un « mode de fonctionnement ». Par défaut, le mode est le fondamental (« fundamental » en anglais). Un mode de fonctionnement caractérise son environnement. Par exemple, certains langages de programmation usent et abusent de parenthèses et l'on finit par s'y perdre (comme pour...  le LISP par exemple). Le mode de fonctionnement caractéristique du LISP permet d'y mettre bon ordre automatiquement. Pourquoi se fatiguer quand la machine peut le faire pour vous ? Il existe ainsi des dizaines de modes de fonctionnement, chacun caractérisant un langage de programmation (C, Perl, Shell, etc.), un état (fondamental, texte, etc.) ou un langage de formatage (TeX, HTML, sgml, etc.).


2.3 les commandes.

On arrive à un sujet qui fait peur: pourquoi taper des commandes dans un éditeur de texte: je veux taper du texte et je ne sais pas programmer !!! En fait, il ne faut pas s'effrayer et garder à l'esprit qu'Emacs est écrit en LISP. Toute action EST une commande sous Emacs, même lorsque je tape un caractère. Simplement, dans ce cas, on ne s'en rend pas compte :-)

Les commandes d'Emacs sont très nombreuses et sont toutes peu ou prou de la même forme: on appelle le programme LISP qui fait l'action que l'on veut faire. Par exemple, si je veux ouvrir (ou trouver) un fichier, je tape:

     M-x find-file

puis le nom de mon fichier. Toute personne comprenant un tant soit peu l'anglais aura immédiatement traduit la seconde partie « find-file » par « ouvrir-fichier ». C'est donc simple: il suffit (presque :-)) de connaître l'anglais pour pouvoir se servir de Emacs. C'est hélas ainsi en informatique: tout est fait pour les anglophones...

Par contre, qu'est-ce que c'est que cette bizarrerie « M-x » ? Il faut faire là un effort d'attention. Puisque l'on peut taper des commandes sous Emacs, il faut que Emacs comprenne et fasse la part des choses entre le texte proprement dit d'une part et les commandes d'autre part. Imaginez la salade sinon pour nos pauvres amis anglophones :-). Ainsi, il a été codé certaines séquences de touches pour dire à Emacs: « à partir de là, et jusqu'au prochain retour chariot (la touche « Entrée » de votre clavier), tout ce qui est écrit doit être interprété comme une commande Emacs et être exécuté ».

D'accord, mais qu'est-ce donc que cette séquence « M-x » et comment la taper au clavier ? Cette séquence est une convention typographique de l'environnement Emacs, pour raccourcir son écriture. Il existe deux séquences principales sous Emacs:

C-x veut dire:

     appuyer sur la touche «CONTROL» et sur «x» en même temps.

M-x veut dire:

      
     appuyer sur la touche «Méta» et sur «x» en même temps.

La touche Méta est une survivance de l'antiquité informatique. Sur les claviers modernes, elle est remplacé par la touche « ALT ». On peut aussi utiliser la touche « Échap » mais à ce moment, il faut relâcher la touche « Échap » avant de taper le caractère suivant. Question de choix et d'habitude...

Cela parait un peu difficile au début mais on s'y fait vite. Choisissez-vous une touche Méta (« ALT » ou « Échap ») et n'en changez plus. Les automatismes devraient venir rapidement.

Tout cela est très drôle mais s'il faut taper 25 caractères à chaque fois que l'on désire faire une action, où est le gain de productivité ? Certes, dans un premier temps, on tâtonne un peu et l'on perd du temps mais Emacs, qui a toujours une solution en réserve, vous réserve deux bonnes surprises:


2.4 l'apparence

Emacs se présente toujours de la forme suivante: on peut diviser son espace en trois parties. La première, la partie supérieure, contient les menus (pratique quand on a oublié le nom d'une commande par exemple). La seconde, de loin celle qui occupe le plus de place est la partie centrale où se loge le tampon proprement dit. C'est l'espace de frappe du texte en lui-même.

La troisième partie est celle du bas, en fait une seule ligne, destinée aux commandes. Dès que vous commencerez à taper une commande, vous la verrez s'inscrire dans cette partie. Certaines commandes requièrent des paramètres (comme pour la recherche d'expressions) et c'est dans cette partie qu'ils seront tapés. Enfin, les messages d'erreurs divers ainsi que les résultats des commandes y seront affichés.

Certaines commandes ont besoin de beaucoup plus d'une ligne pour s'exprimer. Par exemple, lorsque Emacs propose l'ensemble des fichiers disponibles du répertoire lors d'une tabulation, ceux-ci se comptent souvent par dizaines. Emacs subdivise alors la fenêtre du tampon en deux parties et permet le choix du fichier avec le curseur ou la souris (bouton central). On peut aussi le faire avec le clavier en tapant M-v et se déplacer dans le tampon jusqu'au fichier ou la commande désirée. Il suffit alors de taper sur « Entrée » pour valider. Lorsque le choix est fait, la partie concernant le choix des fichiers disparaît automatiquement. Si par mégarde, due à une mauvaise manipulation ou mauvaise installation, la fenêtre de choix ou d'erreurs ne disparaissait pas, faîtes-le vous même.

Pour cela, rendez la fenêtre que vous désirez garder active, c'est-à-dire avec le curseur dedans. Pour déplacer le curseur d'une partie à une autre, cliquez avec le bouton gauche de la sortie ou tout simplement tapez la commande suivante:

     C-x o

qui fait passer automatiquement le curseur d'une partie à une autre. Lorsque le curseur est positionné sur la partie que vous désirez garder, tapez sur:

     C-x 1

et la partie occupe alors toute la hauteur normale du tampon (voir le paragraphe sur les éditions multiples et tampons)

Enfin, il existe une quatrième partie qui comporte différentes informations sur l'état du tampon courant. Il s'agit d'une ligne non accessible entre la partie du tampon et celle de la ligne de commande. Cette ligne est configurable pour que les informations qui y paraissent soient paramétrables. Par défaut, il apparaît le nom du tampon en édition courante, l'état du mode (« Fundamental » par défaut) et le numéro de la ligne courante ou sa position en pourcentage dans le texte suivant les versions de Emacs.

Certaines versions graphiques de Emacs proposent une série d'icônes entre les menus et le tampon, icônes permettant de faire des raccourcis à la souris de certaines fonctions courantes de Emacs. Vous verrez qu'à l'usage, ce n'est pas pratique et que l'on a vite fait de retirer cette barre d'icônes qui prend de la place inutilement.


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Version 1.1
Patrice Karatchenzeff p.karatchentzeff@free.fr